Comme je l’évoquais dans mon post du 4 juin — « SFR, chronique d’une fin annoncée » — la fin approche pour l’opérateur au carré rouge. Issu d’un LBO gargantuesque (rachat financé par la dette de la proie), SFR s’apprête à tirer sa révérence.

Une ultime danse vient de s’engager : Orange, Free et Bouygues ont déposé une offre conjointe de rachat. Montant sur la table : 17 milliards d’euros pour récupérer les actifs et les clients. Une somme à peine supérieure à l’endettement abyssal de SFR, estimé à plus de 15 milliards.

Les créanciers, devenus actionnaires à hauteur de 45 % (voir billet du 20 mars), espèrent encore que Patrick Drahi réussira à faire grimper la mise. Mais les acquéreurs potentiels ne se bousculent pas, et les trois géants hexagonaux n’ont aucune raison de faire monter les enchères.

On pourra débattre d’un futur marché français à trois opérateurs, mais le goût amer demeure : celui de la folie financière d’une époque où l’argent ne coûtait rien.

Encore une fois, la finance paraît tristement déconnectée de la réalité.