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La situation tendue chez SFR n’a rien d’exceptionnelle, d’autres entreprises dans différents secteurs ont connu la même destinée et certaines connaitront le même cheminement. Retour sur un processus bien connu.
Cette actualité m’inspire une recette, malheureusement trop cuisinée, du LBO au four par le financier sans scrupule (pas le cake) :
-> Choisir une cible en vue, disposant d’une marge d’emprunt importante.
-> Séduire des banquiers pour emprunter des sommes colossales à court terme.
-> Endetter la société acquise pour rembourser rapidement les prêteurs, qui font un joli bénéfice au passage.
-> Les intérêts des dettes nouvellement souscrites sont souvent démesurés donc on ressert les boulons avec des renégociations serrées des contrats fournisseurs, des licenciements massifs, des externalisations vers des pays où la main d’œuvre est moins cher. Si possible en ayant pris les commandes de ces fournisseurs (call center, service client…) pour en tirer des bénéfices personnels.
-> Quelques années plus tard les échéances de remboursement arrivent et sont évidemment intenables. Les purges exercées n’ont pas permis de redresser la situation, tout au plus elles auront suffit pour faire illusion quelques années.
-> Panique à bord il faut des solutions et vite ! Renégociation de la dette, vente d’actifs dans l’urgence et finalement vente de la société d’un seul tenant ou en pièces détachées.
-> Même si tout s’écroule, vous avez généreusement ponctionné la société avec des management fees disproportionnés, ceux-ci s’additionnent aux bénéfices de vos sociétés de services externes, vous saupoudrez le tout d’optimisation fiscale au Luxembourg avant de servir.
Il s’agit d’un véritable plan militairement organisé, prévu pour enrichir quelques uns au détriment du plus grand nombre, entre-temps on les appellera « manager visionnaire » ou capitaine d’industrie à succès, la « French touch de la French tech ».
Business is business. Je ne me considère pas comme une personne naïve mais certes un peu rêveuse. alors je continue à croire qu’on peut faire du business sans tout casser. Au final, chacun doit se regarder dans la glace le matin et accepter ce qu’il voit.